vendredi 1 septembre 2017

Interview de Sam, Cait & Matthew pour "British Heritage" (Traduction)



Cette nouvelle saison commence avec la bataille de Culloden. Comment avez-vous recréer cette sanglante, chaotique bataille? 

SAM HEUGHAN: C'est la première chose que nous avons tourné pour la saison 3. C'est une partie de notre histoire, l'histoire écossaise, et nous étions tous excité de tourner ces scènes dont on parlait depuis 2 saisons - pas seulement les acteurs mais aussi les figurants et le crew. Ce n'est pas décrit dans le livre - Jamie se réveille juste du champ de bataille. Nous avons eu quelques semaines de répétitions parce qu'il y avait quelques éléments différents - différents combats. 

MATTHEW B. ROBERTS: Nous avons pris environ 200 figurants, des artistes et nous les avons mis dans un camp d'entraînement. Nous les formions avec des mousquets, des épées et des haches et toutes les armes qu'ils devraient utiliser. Nous les avons entraîné pour qu'ils maîtrisent le tir avant le tournage. Ce qui est bien à propos des combats de l'époque c'est que tout le monde est sale et porte la barbe. Il est donc difficile de reconnaître les gens. 

Claire apparaît après la bataille - comme une vision se présentant face à un Jamie blessé parmi les morts. 

CAITRIONA BALFE: C'était une journée étrange. C'était l'une de mes premières semaines de retour, les garçons avaient déjà tourné toutes ces scènes de bataille. C'était la nuit et il gelait, et ces pauvres figurants étaient sur ces tapis tout fins. Pendant une prise - c'était assez drôle - je me promenais entre eux et quelqu'un s'était endormi et tout ce que je pouvais entendre était ce gros ronflement provenant de l'un d'eux. Vous essayez d'être tout léger et de rendre ce moment aussi magique que possible et tout ce que vous entendez est ce ronflement. Mais c'était vraiment étrange de voir tous ces corps à travers la lande. 

Le lendemain de la bataille, la façon dont les jacobites sont traités par l'armée de Cumberland, est juste brutal dans la série. 

MATTHEW B. ROBERTS: A l'origine après la bataille, Cumberland, qui est le fils du roi, est appelé le boucher car il ne fait pas de quartier. Ils viennent et ils tuent. Après, ils emprisonnent les jacobites - beaucoup dans ce qu'ils appelleront des prisons ouvertes. Dans notre représentation, c'est plutôt une prison fermée. Nous l'avons légèrement joué dans un contexte différent, où c'est plus fermé; Jamie doit s'échapper. 

L'Ecosse de cette saison - celle où Jamie vit sans Claire, et où Claire va éventuellement revenir - n'est pas la même que les 2 saisons précédentes. 

CAITRIONA BALFE: Oui, dans une scène, Claire regarde un endroit à Edimbourg et fait un commentaire sur le fait que la dernière qu'elle était ici, ils étaient avec les généraux et Bonnie Prince Charlie. Quand elle revient, ce sont des gens déprimés et leur culture leur ont été enlevé à bien des égards. Nous voyons cela à travers Jamie et les autres: les hommes bons qui avaient été propriétaires fonciers sont désormais relégué sur le marché noir et existent en marge de la société. 

MATTHEW B. ROBERTS: Nous voulions rester fidèle sur le fait que les Clearances (expulsion des highlanders) avaient pris place après Culloden, et ils ont interdit les cornemuses, les tartans, les kilts - ils ont interdit le mode de vie écossais. Même pas le mode de vie écossais, mais le mode de vie des Highland. Pour continuer sur l'Histoire, beaucoup d'écossais ont combattus des deux côtés. Il y a des écossais Lowland qui ont combattus pour les britanniques sur le champ de bataille. Ce n'était pas nécessairement les anglais contre les écossais. C'était un combat entre deux monarques. "Notre monarque est meilleur que le votre!" Les jacobites voulaient installer les Stuart comme rois légitimes, et les Hanovers voulaient garder leur trône. Dans la saison 3, aucun écossais ne porte le kilt. Ils ne font pas de cornemuse. Ils n'ont pas de tartan. On leur a enlevé leurs armes, parce que c'était aussi un crime pour un highlander d'avoir des armes à feu, des pistolets ou des mousquets. Nous jouons cela. Cela fait parti de l'histoire à venir, des Clearances et de combien cela a été difficile. 

Jamie était un leader pour ses gens avant. Pour quoi se bat-il maintenant que la guerre est terminé? 

SAM HEUGHAN:  Jamie était venu pour mourir avec ses hommes à Culloden. Quand il se réveille sur le champ de bataille, il doit trouver un nouveau but à sa vie mais il ne peut pas car c'est un hors-la-loi. C'était une période très difficile, donc oui, c'est un fugitif et il assume avoir pris différents déguisements avant de s'établir à Edimbourg des années après, mais c'est vraiment une aventure intéressante. Je pense que c'est vraiment à propos de lui, trouvant un nouveau but dans sa vie - et il devient de nouveau un rebelle mais d'une façon différente. Il l'est à travers la littérature. 

MATTHEW B. ROBERTS: Il constate qu'au fil du temps, la seule chose à laquelle il peut s'accrocher est la libération de l'Ecosse dans son esprit. Il devient un séditieux, il devient un traître d'une certaine façon mais il ne peut pas se battre comme il le ferait normalement alors il prend son crayon et son papier et devient un imprimeur. Il commence à imprimer du matériel séditieux de telle manière que Thomas Paine ou quelqu'un en Amérique imprime des pamphlets. Paul Revere l'a fait aussi. Ils ont utilisé la presse pour faire passer un message et c'est ce que Jamie a fait à son époque. 

A son époque, dans les années 60, Claire est devenue une chirurgienne pionnière, pourtant elle choisi quand même de retourner dans les années 1700.

CAITRIONA BALFE: Peu importe l'époque où se trouve Claire, c'est une femme qui casse les codes. Mais j'ai toujours senti qu'elle était au plus fort de sa personne quand elle est de retour dans les années 1700. Il est donc intéressant de voir cette femme formidable se frayer un chemin à l'école de médecine (dans les années 1950) et se défendre contre le patriarcat, puis revenir à une époque où nous pensons probablement que c'est beaucoup plus patriarcal. Et pourtant, elle se retrouve dans une position beaucoup plus confortable, à certains égards, dans cette époque. 

Cette partie de ce qui rend ce passé brutal et dangereux est-il si attrayant? Le sentiment qu'il s'agissait en quelque sorte d'une méritocratie? 

CAITRIONA BALFE: Je suppose que si vous pensez à l'Ecosse à cette époque et après tout ce bouleversement social, les sociétés se réinventent constamment. Je pense donc que lorsqu'elle revient, il est logique que, si vous êtes une personne travailleuse et que vous bénéficiez de l'intelligence et de la force alors vous pouvez faire tout cela. Peut-être pensons nous que dans notre société moderne les choses sont plus réglées, et il est plus difficile de défier le système à ce stade. 

MATTHEW B. ROBERTS: La charmante juxtaposition est qu'elle vient d'une période d'agitation aux USA. C'est "68". Il y a le mouvement des droits civiques. Elle est une femme. Le mouvement féministe n'a pas encore vraiment frappé, alors elle est regardée de haut à la Harvard Medical School. Même son mari, Frank, est réticent à l'idée qu'elle devienne médecin. Quand elle repart, elle est guérisseuse et elle est respectée, mais cela continue à cette époque. Elle est encore une femme à une époque où les femmes sont considérées comme des éleveuses et elles gardaient la maison. [..]

Quand BHT a parlé à Diana Gabaldon, l'auteure des romans, elle a dit que c'était un fait dans les esprits écossais qu'ils n'avaient pas réussi à effacer la culture des highland. 

SAM HEUGHAN: Oui, absolument. C'est une culture vraiment forte et je pense qu'elle reste proche des écossais même maintenant. On parle toujours de l'Indépendance et il y a un état constant, pas des troubles, mais une chance d'avoir quelque chose de mieux. Je pense que l'Ecosse a toujours été l'outsider et nous faisons cela très bien. 

CAITRIONA BALFE: Je pense qu'ils essaient au mieux. Je pense que la personnalité et la culture écossaise sont très fortes mais elle a subit une dépression définitive - est-ce le bon mot? - pendant un certain temps. Ce n'est pas avant les années 1800 que les kilts et tartans étaient de nouveau autorisé, mais cela a été décidé par les britanniques, et cela a été fait pour la visite du roi (visite du roi George IV en Ecosse en 1822). Donc oui, ils n'ont pas pu éradiquer complètement cette culture mais ils l'ont rendu difficile pour les écossais pendant de nombreuses années. 

Claire est notre entrée dans le monde écossais des années 1700. Voyager dans le passé, en sachant ce qu'il se passe, est un fantasme pour chaque élève en Histoire. 

CAITRIONA BALFE: Je pense que c'est la beauté de l'histoire que Diana a crée. Nous voulons tous joué au jeu "Et si" de l'histoire, et ce que l'on ferait. Claire est une si bonne héroïne pour cette raison, parce qu'elle vient armée de tant de compétences utiles pour le passé - non seulement elle est guérisseuse, mais elle a aussi l'avantage d'avoir eu un mari historien, donc elle a beaucoup de connaissances historiques. 

MATTHEW B. ROBERTS: C'est la façon dont nous racontons cette histoire: Claire est le public. Elle est notre regard dans le monde parce qu'elle est la personne la plus contemporaine que nous ayons. Elle est autorisée à avoir certaines pensées. Elle est autorisée à être un peu hors du temps (dans les années 1700) et à faire quelque chose qui est légèrement hors du temps, qu'il s'agisse de prendre les mains, ou de montrer son affection en public ou de faire quelque chose comme ça. C'est ok si Jamie & Claire le font mais si d'autres personnages le font alors ça fait faux. 

Sam, vous jouez un homme qui a des centaines d'années, mais il aime vraiment que sa femme soit cette personne extraordinaire. 

SAM HEUGHAN: Oui, à certains égards, c'est un visionnaire et il a parfois le coeur sur la main. C'est un homme plutôt décent et je pense qu'il pourrait bien s'insérer dans la société moderne mais il reste un homme de son temps et il a un code moral et la tradition de certaines choses. Ce sont ces moments où lui & Claire s'affrontent réellement et nous le voyons tout au long de chaque saison. Ce sont les moments où ils sont vraiment bornés mais ils apprennent l'un de l'autre. Elle apprend sur son époque et sur qui il est, et il apprend une autre façon de faire les choses, une façon plus progressive de faire les choses. 

L'histoire que raconte la série parle à tant de personnes. La culture s'est répandu dans le monde entier - les Highland games, par exemple, sont partout. 

CAITRIONA BALFE: Je suis irlandaise et nous avons passé tellement de temps à faire notre propre histoire, donc je n'étais pas très consciente des subtilités de l'histoire écossaise. C'était vraiment intéressant pour moi d'apprendre tout à ce sujet, et les détails plus fins à propos de l'histoire écossaise au cours des deux dernières saisons. 

MATTHEW B. ROBERTS: Notre série se déplace en Amérique du Sud, et je commence à faire beaucoup plus de recherches sur l'histoire de l'Amérique du Sud, et ce que j'ai trouvé est que l'un des plus grands Highland games du monde est en Caroline du Nord. Quand ils parlent du cri rebelle pendant la guerre civile en Amérique, [..] vous découvrez que beaucoup de soldats confédérés avaient des ancêtres écossais. Certains des meilleurs joueurs de cornemuse du monde ne viennent plus d'Ecosse. Ils viennent du Canada, des USA, d'Inde, de Birmanie. Ils sont partout dans le monde grâce aux écossais qui ont importés leur culture à d'autres endroits. 

SAM HEUGHAN: Nous venons de tourner en Afrique du Sud, et même là bas, il y a de grands liens avec les écossais. Les gens qui ont été envoyé là bas - en Australie, en Amérique, au Canada. C'est l'un des objectifs de la série: les gens s'intéressent à l'histoire de leur passé. Je dois ajouter que tout n'était pas particulièrement noble. Il y a eu beaucoup d'esclavage et les écossais étaient en première ligne. 

On touche à ce sujet cette saison lorsque les jacobites prisonniers sont envoyés dans le Nouveau Monde. 

MATTHEW B. ROBERTS: Dans la série - les écossais des Highland sont transportés comme serviteurs sous contrat pour différentes colonies pour aider à les ouvrir. Les anglais, ou les britanniques, ont constatés qu'ils étaient des combattants si féroces qu'ils pouvaient aller et vivre de la terre sans se plaindre. Les mettre dans des environnements difficile étaient parfait pour eux. Ils ne voulaient pas aller en prison ou être qualifié de traîtres donc c'était d'une certaine façon un compromis. Vous allez ouvrir ces nouveaux mondes à la place. Nous avons utilisé cette histoire. Cela fonctionne parfaitement, lorsque vous trouvez l'histoire qui marche parfaitement avec la votre. 

SAM HEUGHAN: Il est tellement incroyable de voir à quel point la culture écossaise a disparu - et combien cette petite partie du monde a affecté le reste. 


TRADUCTION BY @OUTLANDER_FR

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